Étape 4: Quantifier vos besoins en moustiquaires

Objectifs

  • Élaborer un plan de macro-quantification décrivant les besoins annuels prévus en produits pour chaque canal.
  • Élaborer un plan de micro-quantification estimant les besoins en MII, par canal, aux niveaux sous-nationaux inférieurs (par village, au niveau le plus bas).
  • Valider le(s) plan(s) de micro-quantification avec les responsables de district et de région.

Réalisations

  • Plan de macro-quantification des MII
  • Plan de micro-quantification des MII (pour l’ensemble des canaux de DC)

  • Planifier une réunion du comité de coordination afin de mener une macro-planification à l’aide de l’outil NetCALC (peut être combinée avec la réunion organisée à l’étape 2).
  • Réaliser un exercice de micro-planification, s’il y a lieu, en fonction du contexte et des canaux. Cela peut nécessiter la tenue de plusieurs réunions de micro-quantification au niveau sous-national en regroupant les réalisations à l’échelle nationale dans un plan de micro-quantification national.

  • Commencez par élaborer un plan de macro-quantification définissant le nombre de MII qui seront nécessaires pour maintenir la couverture et le nombre approximatif de MII qui seront distribuées par le biais des différents canaux de DC.
  • Utilisez l’outil de modélisation NetCALC et les outils d’orientation pour vous aider dans ce processus.
  • Lors de l’utilisation de NetCALC, veuillez noter que les prédictions de NetCALC concernant l’impact sur les niveaux de possession supposent un haut niveau de redistribution intra-ménage. Pour faciliter la conception, le modèle NetCALC repose sur l’hypothèse selon laquelle les MII sont uniformément distribuées aux ménages afin d’estimer la couverture de la population. Nous ne disposons pas de données probantes pour confirmer ou infirmer cette hypothèse. De ce fait, les planificateurs ne doivent pas uniquement se fier aux prédictions de NetCALC, mais doivent aussi prendre en compte quelle proportion de la population vit dans des ménages susceptibles d’être atteints par les canaux proposés, et veiller à la mise en place de canaux de distribution complémentaires les uns des autres, qui permettront d’atteindre une proportion de la population aussi élevée que possible. Un outil est disponible pour faciliter ces calculs.

  • Un plan de micro-quantification décrit le nombre de MII nécessaires chaque année par site de distribution (par ex. village, établissement de santé, école). Pour générer des estimations pragmatiques et réalistes de ces besoins, il sera important d’intensifier la contribution des personnels de région et de district intervenant étroitement dans les canaux en question, et qui possèdent une connaissance pratique du niveau sous-national concerné. Une micro-quantification nationale consiste habituellement à compiler l’ensemble des micro-quantifications réalisées dans les districts concernés.
  • Les plans de macro-quantification et de micro-quantification doivent prévoir un stock de sécurité de MII suffisant pour faire face aux adoptions imprévues.

  • Pour les distributions par l’intermédiaire des établissements de santé, la quantification doit être effectuée à l’aide de l’outil d’analyse des écarts mis au point par le groupe de travail sur l’harmonisation.
  • Les moustiquaires à distribuer dans le cadre de consultations prénatales sont quantifiées en estimant le pourcentage de femmes enceintes au sein de la population* dans les zones impaludées (en général, 4 % de la population). Ce chiffre peut être ajusté si les cliniques de SPN ne permettent pas d’assurer une couverture universelle, et/ou étayé par les données sur l’utilisation des MII distribuées par ces cliniques les années précédentes.
  • Le même processus est utilisé pour quantifier les moustiquaires distribuées par le biais des PEV.

  • Pour chaque district et chaque établissement de santé, les besoins en moustiquaires à distribuer dans le cadre de SPN et de PEV doivent être estimés et vérifiés avec les responsables de région et de district. Ces estimations doivent s’appuyer sur les données (du HMIS) relatives à la prestation des services SPN et PEV dans les deux ou trois dernières années.
  • Si l’on anticipe une demande comprimée au début de la distribution par l’intermédiaire des établissements de santé, soit parce qu’il s’agit d’un nouveau canal, soit parce que plusieurs années se sont écoulées depuis la dernière campagne massive, on peut s’attendre à ce que les MII distribuées dans les trois à six premiers mois soient consommées en la moitié du temps habituel, d’où la nécessité de prévoir un réapprovisionnement suffisant.
  • Ces questions sont examinées plus en détail dans le document VectorWorks Guide pour les systèmes de dis-tribution des MILD par l’inter-médiaire des établissements de sant: Guide récapitulatif basé sur des expériences nationales récentes.

  • NetCALC peut être utilisé pour la macro-quantification de la distribution communautaire. Selon les objectifs fixés concernant le niveau d’accès souhaité aux MII, le nombre moyen de MII à distribuer chaque année par ménage peut être sélectionné.
  • À titre d’exemple, si des canaux de distribution communautaire et par l’intermédiaire des établissements de santé sont utilisés pour remplacer des campagnes de distribution massive, chaque ménage devrait recevoir en moyenne entre 0,5 à 0,75 MII par an par le biais du canal communautaire. Cette moyenne baisse si des canaux communautaires sont associés à des campagnes de distribution massive ou à d’autres campagnes de distribution à grande échelle (par ex. par le biais des écoles).
  • On ne dispose généralement d’aucune donnée historique sur la consommation des MII distribuées par les canaux communautaires. Par conséquent, la quantification reposera initialement sur des estimations approximatives (par ex. l’écart de couverture universelle non assurée par d’autres canaux), puis s’appuiera par la suite sur la consommation réelle, la supervision et les résultats des activités de suivi.
  • La distribution communautaire peut, en théorie, entraîner la consommation d’une quantité infinie de MII. Des seuils sont définis en limitant les quantités de MII commandées et fournies à chaque niveau, en exerçant une supervision étroite et en appliquant des critères d’éligibilité. Comme il est impossible de faire des prévisions exactes, la définition de seuils de stocks déclenchant un réapprovisionnement, associée à une formation de qualité en la matière, sera primordiale.

  • La micro-planification nécessitera la connaissance du nombre de ménages et/ou d’habitants dans chaque circonscription. Le chiffre global issu de la planification (par ex. 0,5 MII par ménage chaque année) peut être appliqué dans chaque circonscription afin de générer les quantités de MII requises pour l’année, puis divisé par quatre pour générer les quantités à distribuer chaque trimestre. Ces estimations doivent être confirmées aux niveaux inférieurs lors des ateliers avec les responsables locaux de la mise en œuvre et au sein des communautés. Elles sont discutées et examinées par les personnes qui connaissent bien les communautés et sont en mesure de déterminer si les habitudes de consommation de MII correspondent aux attentes initiales, si certaines communautés sont difficiles d’accès, etc.
  • Il est probable que la demande initiale soit nettement plus forte que la demande continue, selon le succès de la campagne de distribution précédente et le temps écoulé depuis celle-ci. Ce pic de demande initial peut durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Pour que la distribution prenne un bon départ, une estimation prudente garantira un stock initial suffisant.
  • Ces questions sont examinées plus en détail dans le document VectorWorks Guide de Distribution Communautaire d’ITN.

Cruciale pour les distributions scolaires, la macro-planification comporte trois étapes :

  1. À l’aide de NetCALC, estimation du nombre de classes requises pour maintenir l’accès aux MII aux niveaux ciblés, ainsi que le nombre total de MII nécessaires. Comme avec les autres canaux, cela peut varier selon que les écoles constituent le canal de distribution principal, ou que des campagnes de distribution massive ou d’autres canaux y sont associés. Dans le premier cas, nous observons généralement qu’entre quatre et six classes doivent recevoir des moustiquaires chaque année, selon les taux de scolarisation et d’abandon scolaire.
  2. À l’aide des chiffres disponibles sur la scolarisation, confirmez que la distribution de MII aux classes ciblées à l’étape 1 atteint le nombre total de MII nécessaires. Sinon, d’autres classes devront peut-être ajoutées.
  3. Le processus de macro-quantification peut varier d’une région à une autre dans un pays, nécessitant des nombres de classes variables pour atteindre le taux d’accès souhaité aux MII. Il peut être nécessaire de réaliser des macro-quantifications distinctes par région, afin de générer les totaux de macro-quantification nationaux.
  4. Lors de l’utilisation de NetCALC pour informer les macro-quantifications, notez ce qui suit :
    • Les taux de scolarisation bruts peuvent varier considérablement d’une région à l’autre d’un pays. Les taux d’abandon scolaire sont peut-être élevés, un facteur à prendre en considération lors de l’établissement du calendrier de distribution (plutôt au début ou à la fin de l’année). Utilisez NetCALC pour envisager chaque région avec différents taux de scolarisation afin d’obtenir des estimations plus précises.
    • Les ratios de scolarisation bruts, nécessaires aux estimations NetCALC pour ce canal, proviennent souvent d’enquêtes nationales qui mesurent les niveaux de scolarisation, quel que soit le type d’établissement scolaire. Les planificateurs doivent vérifier que les ratios de scolarisation qu’ils utilisent reflètent le type de modèle qu’ils proposent. Cette déconnexion entre les différentes étapes de planification a été observée dans plusieurs pays. Par exemple, si l’on inclut uniquement les écoles publiques, alors que la fréquentation des écoles privées est relativement élevée, l’utilisation d’estimations NetCALC pour guider les autres décisions, sur le nombre de classes et quelles classes cibler par exemple, n’a de sens que si les prédictions sont basées sur la scolarisation dans les écoles publiques.
    • L’utilisation de NetCALC implique la saisie d’une valeur estimative par les planificateurs pour prédire « l’efficacité » du canal de distribution. Cela représente le nombre de MII qui seront effectivement livrées aux bénéficiaires cibles, sur le nombre de MII circulant à travers ce canal. L’expérience acquise à ce jour suggère que les planificateurs doivent saisir une valeur approximative comprise entre 85 et 95 % pour la distribution scolaire car les événements de distribution annuelle ciblant les élèves semblent très efficaces. Au Ghana et en Tanzanie, on estime à plus de 90 % le nombre d’élèves ciblés ayant reçu des MII

Lalji S, et al. 2016. School Distribution as Keep-Up Strategy to Maintain Universal Coverage of Long-Lasting Insecticidal Nets: Implementation and Results of a Program in Southern Tanzania (La distribution scolaire comme stratégie de maintien de la couverture universelle en moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action : mise en œuvre et résultats d’un programme dans le sud de la Tanzanie)Global Health Science and Practice. DOI: 10.9745/GHSP-D-16-00040.